Le Roc d'enfer, figure emblématique de la vallée de Bellevaux, ne tient pas son nom par hasard : constitué de plusieurs antécimes toutes plus raides les unes que les autres, il forme une longue crête esthétique, aux multiples versants.
Le versant Nord, où l'on y trouve une large combe dont la cuvette est appellée le creux des Neiges, permet plusieurs descentes, plutôt raides, 45° étant approximativement le "ticket d'entrée". De plus les pentes ne sont pas spécialement régulières et il faut souvent contourner un ressaut, un bombé, ou autre zone plutôt déneigée.
Mais qu'importe, cela fait un moment que je voulais aller y poser les spatules !
EN ce lundi de Pâques, malgré l'absence de pote pouvant m'accompagner, feu pour la "directe" de la face nord de Haute Bène !
Je suis surpris de tracer la combe suspendue, l'ambiance est vraiment chouette, tout est silencieux, calme, presque obscur (on reste à l'ombre du roc la plus grande partie de la journée de ce côté ci de la montagne).
La transition skis/crampons est nette, le pied de la pente étant plus ou moins la partie la plus raide de la face. ça zigzague un peu, je passe une vieille cassure d'une plaque à vent (cassure visible à différents endroits dans la face, la coulée dans la combe témoigne des volumes mis en jeu !), et après avoir atteint une sorte de bombé la suite apparait moins fournie en neige, étant seul et peu expérimenté dans ce genre de pente, je décide de m'arrêter là.
La neige est bonne, une dizaine de centimètres de poudreuse sur un fond dur, régulier qui grippe bien. La partie raide est finalement vite avalée et me voilà beaucoup trop vite de nouveau sur le chemin commun à la voie normale de Chalune dans le vallon du Souvroz.
Ni une ni deux, je repeaute pour remonter du côté des couloirs de Pététoz afin de compléter la journée ! La remontée 'effectue sous un soleil bien présent, ça commence à ramolir carrément quand j'atteint le sommet du couloir !
D'ailleurs, sans grande surprise, celui-ci est en bien meilleure condition que la face Nord du Roc, ça skie tout du long, tout le bas en grandes courbes, yeeeha !
Et je suis seul sur le versant ouest, à peine quelques traces, c'est chouette !
Après un pique nique bien mérité au soleil, il aura fallu se laisser glisser sur la neige réchauffée qui ne veut justement pas glisser, il serait temps de farter !
Encore une chouette journée en montagne, ou la solitude nous permet de passer par tous les états, d'une extrême concentration à une exultation possiblement dangereuse, en passant par l'appréciation simple du moment présent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire